Repérage et prise en charge du risque cardiovasculaire : un enjeu majeur de santé publique
En 2018, plus de 4 millions de personnes étaient déjà traitées pour une maladie cardiovasculaire.
Les maladies cardiovasculaires : un fardeau majeur
Les maladies cardiovasculaires (MCV) sont l’une des premières causes de décès dans le monde. En France, elles représentent la deuxième cause de mortalité, touchant de plus en plus de femmes et les personnes âgées. La prévention et la prise en charge du risque cardiovasculaire sont ainsi devenues des priorités de santé publique. Pour agir efficacement, il est indispensable de repérer les individus à risque, d’évaluer ce risque avec précision, puis de proposer une prise en charge globale et personnalisée.
Identifier les facteurs de risques cardiovasculaires
Le risque cardiovasculaire est la conséquence de plusieurs facteurs qui peuvent être regroupés en deux catégories : modifiables et non modifiables.
Les facteurs modifiables sont liés au mode de vie : une alimentation déséquilibrée, une activité physique insuffisante, le tabagisme, une consommation excessive d’alcool, un excès de poids ou encore le stress chronique. Ces habitudes favorisent le développement de pathologies telles que l’hypertension artérielle, le diabète de type 2 ou encore l’hypercholestérolémie.
Quant aux facteurs non modifiables, ils comprennent l’âge, le sexe et les antécédents familiaux de maladies cardiovasculaires précoces. À eux seuls, ces facteurs ne suffisent pas à déclencher une MCV, mais leur association avec des comportements à risque augmente considérablement la probabilité d’en développer une.
Une prévalence alarmante dans la population
Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
En 2018, plus de 4 millions de personnes étaient déjà traitées pour une maladie cardiovasculaire. Cette même année, près de 7,2 millions suivaient un traitement pour un risque cardiovasculaire en prévention primaire. En 2019, 10,2 millions de patients étaient sous traitement pour une hypertension artérielle, tandis que 3,5 millions étaient traités pour un diabète. Les problèmes de poids ne sont pas en reste : 17 % des adultes sont obèses et 13 % des enfants sont en surpoids. À cela s’ajoute une prévalence élevée du tabagisme avec 32 % des adultes fumeurs.
Ce panorama met en évidence l’importance du repérage précoce des facteurs de risques cardiovasculaires.
L’évaluation du risque cardiovasculaire : une étape indispensable
Pour mieux cibler les efforts de prévention, il est essentiel d’évaluer le risque encouru par chaque individu. Cela passe par des outils validés, tels que les scores de risque cardiovasculaire.
Ces scores s’appuient sur des données cliniques simples : l’âge, le sexe, la pression artérielle systolique, les taux de cholestérol total et de HDL, ainsi que le statut tabagique. En associant ces paramètres, le professionnel de santé peut proposer une stratégie de prévention personnalisée.
Vers une prise en charge globale et adaptée des maladies cardiovasculaires
Une fois le risque identifié, la prise en charge peut commencer. Celle-ci repose sur deux piliers : les modifications du mode de vie et les traitements médicamenteux si nécessaire.
L’importance du mode de vie
Adopter une alimentation saine, avec un régime de type méditerranéen, riche en fruits, légumes, poissons et huile d’olive, est une mesure qui a fait ses preuves. Elle s’accompagne d’une activité physique régulière, de l’arrêt du tabac, de la réduction de la consommation d’alcool, d’une perte de poids si nécessaire, et d’une meilleure gestion du stress.
Ces mesures hygiéno-diététiques, si elles sont bien suivies, peuvent suffire à normaliser certains paramètres cliniques comme la tension ou le cholestérol.
Quand le traitement pharmacologique devient nécessaire
Cependant, dans de nombreux cas, les mesures de mode de vie ne suffisent pas. Des traitements médicamenteux sont alors indiqués. Les antihypertenseurs, les statines pour réduire le cholestérol LDL, ou encore les traitements du diabète sont utilisés en fonction du profil de risque.
Des médicaments plus récents comme les inhibiteurs de PCSK9, l’inclisiran, ou l’acide bempédoïque apportent de nouvelles solutions aux patients en échec ou intolérants aux traitements classiques. L’icosapent éthyl, un dérivé d’oméga-3 à haute dose, s’adresse quant à lui aux patients à risque résiduel élevé.
Conclusion : anticiper les risques de maladies cardiovasculaires pour mieux protéger
La lutte contre les maladies cardiovasculaires commence par une détection précoce des facteurs de risques cardiovasculaires et une évaluation rigoureuse à l’aide d’outils tels que le score cardiovasculaire ou le SCORE2. Grâce à cette approche, les professionnels de santé peuvent proposer une prise en charge ciblée et efficace.
En combinant repérage, prévention et innovation thérapeutique, il devient possible de réduire significativement la morbi-mortalité cardiovasculaire et d’améliorer la qualité de vie de millions de personnes.